Les Haïtiens aux Etats-Unis d’Amérique affichent un haut degré de mépris pour les élections américaines. Avec un accent de mobilisation et un soupçon d’engagement communautaire, ils peuvent se construire une valeur politique pour attirer les candidats nationaux et/ou les représentants chargés de voter des lois sur l’immigration et/ou sur la supervision et du financement des programmes d’aides des USA à Haïti.
Mardi 3 mars 2020 – Les Haitiano-Américains prennent leurs décisions de voter en fonction de la couleur de leur peau, de la couleur de la peau des candidats, de leur statut d’immigrant, ou de leur statut économique.
Ils ne votent pas en fonction des positions des candidats relatives à l’avancement des politiques d’aide étrangère des USA pour Haïti ainsi que leur apport pour une réforme de l’immigration qui fournira une voie rapide pour les Haïtiens d’obtenir la résidence permanente et / ou devenir des citoyens américains. Ils votent d’abord « noir « , puis « démocratique ».
Ils ont voté Obama en 2008 et 2012 à cause de sa couleur, pas parce qu’ils ont espéré qu’Obama prendrait des mesures austères pour influencer la politique haïtienne comme il l’a fait pour la politique cubaine. « Si Obama se présenterait comme un républicain, Libertarien ou indépendant, la diaspora lui aurait voté sans réserves. »
Ils n’ont pas participé aux élections de 2016 parce que ni Trump ni Clinton leur ressemblait. Ils ne donnent aucun cul de rat aux élections de cette année parce qu’il n’y a aucun Noir comme candidat. Les Haïtiens qui soutiennent ou votent républicain ou les Haïtiano-Américains qui n’ont pas voté pour Obama sont appelés traîtres, Oncle Tom, etc. comme si leur couleur ou leur origine devrait déterminer leur affiliation politique ou leur compréhension de la politique américaine.
En raison de cette vision-tunnel et faute de dirigeants pour les dynamiser vers l’incorporation politique, dans les Etats avec d’énormes agglomérations d’Haïtiens notamment Massachussetts, Florida, New-York, etc. les candidats nationaux ne courtisent pas le vote haïtien, car les Haïtiens ne se font pas remarquer par leur militance et leur activisme dans leur communauté. Leur existence, sont pour la plupart du temps, ignorée même par les candidats locaux. Les leaders de la diaspora sont encore à développer une stratégie d’alphabétisation politique pour transformer la diaspora haïtienne en une force politiquement attractive.
Cette politique d’alphabétisation enseignerait les votants d’origine haïtienne à s’inscrire pour voter, voter, voter en bloc, pas en fonction de leur couleur, mais en fonction de politiques publiques susceptibles d’influencer les lois sur l’immigration américaine et sur l’aide étrangère pour leur patrie.
Pour être pris au sérieux et pour n’être pas considérés comme des passagers sur le sol américain ou des immigrants qui y viennent pour travailler et retourner au bercail, plus question pour un Haïtien de rester chez lui ce Novembre, mais d’aller voter en bloc après qu’ils aient effectué des recherches sur les candidats, indépendamment de parti, qui intercèderont pour protéger leurs intérêts et défendre la liberté individuelle en Haïti.
Ce ne sera qu’en devenant une force politique attrayante ou ayant une valeur politique dans leur communauté que la diaspora haïtienne trouvera son élan pour contribuer au développement économique d’Haïti. Le vote haïtien aura de l’importance pour le gouvernement américain lorsque la diaspora haïtienne s’organisera pour influencer les pratiques par lesquelles the Etats-Unis développent et renforcent ses relations économiques avec Haïti.
Une diaspora haïtienne organisée et votant en un bloc monolithique jouerait le pont entre le parlement américain et le gouvernement d’Haïti au sens que les Haïtiens, spécialement ceux en Miami, utiliseraient leur visibilité dans leur communauté comme un bon fromage qu’il ne lâcherait que lorsqu’ils auraient reçu des opportunités qui feraient d’eux et de leur pays le phénix des hôtes de ces pays en voie de développement.
Bobb RJJF Rousseau, PhD
Public Policy and Administration
Diaspora UniversiteThe Blog of Bobb RJJF Rousseau