Lundi 13 janvier 2020 – Haïti est sans gouvernement depuis dix mois et, à ce jour, il est également sans Parlement car la législature s’est terminée lundi sans élections en vue de renouveler la Chambre des députés et le Sénat, écrit le journal dominicain Diariolibre .
Le président, Jovenel Moise, a déclaré dans un message Twitter «l’expiration» du Parlement et la fin de la 50e législature, soulignant que cette situation crée un «vide institutionnel».
Moise, qui est largement interrogé par l’opposition et a fait face à des manifestations de masse ces derniers mois, gouvernera désormais par décret et sans contrepoids.
Dans un autre message sur Twitter, Moise en a profité pour appeler les acteurs politiques à s’unir pour entreprendre des réformes dans le but de transformer @cet État prédateur » en un État qui travaille au service de la population et de mettre un terme à cette crise permanente qui hypothèque l’avenir du pays ».
La fin de la législature a suscité la controverse car le nombre de sénateurs qui cessent leurs fonctions n’est pas clair, contrairement à la Chambre des députés, dont il ne fait aucun doute qu’elle cesse totalement.
Moise a déclaré aujourd’hui qu’il avait terminé le mandat des «deux tiers» de la chambre haute, qui compte 30 membres, mais le Sénat estime que 19 législateurs restent en fonction.
La controverse est due aux ajournements répétés des élections ces dernières années et à l’imprécision de la loi électorale qui a permis diverses interprétations quant à la durée du mandat des sénateurs.
Les dernières élections législatives étaient prévues pour octobre dernier, mais elles ont été reportées car à ce moment-là Haïti était plongée dans une vague de protestations anti-gouvernementales qui ont paralysé le pays pendant environ deux mois.
La fin de la législature élargit le vide de pouvoir que le manque d’un gouvernement entraînait déjà et se produit à un moment de crise politique, sociale et économique grave.
Depuis mars 2019, Haïti n’a pas de Premier ministre et a un gouvernement qui fonctionne, suite au limogeage par le Parlement de l’ancien directeur général, Jean Henry Céant.
Depuis lors, le président Moise a proposé deux premiers ministres, mais aucun n’a été approuvé par le Parlement.
Moise est actuellement en pourparlers avec l’opposition dans le but de négocier la formation d’un gouvernement d’unité nationale.
Moise a exprimé son désir d’écrire une nouvelle Constitution qui donne plus de pouvoirs à la figure du président, l’empêchant d’avoir à soumettre au Parlement la formation du gouvernement.
Haïti connaît une forte instabilité socio-politique depuis juillet 2018, du fait de la faiblesse de l’économie, des accusations de corruption qui parsèment Moise et de l’insécurité croissante.
Source : https://www.google.com/amp/s/www.diariolibre.com/amp/actualidad/haiti-sin-gobierno-y- sin-parlamento-ED16402897