Initiative de la Société Civile : Desroches et Rabel proposent…

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By Rezo Nodwes -18 octobre 2019

Note de presse de l’Initiative de la Société Civile

« Jovenel Moïse doit toutefois  se rendre à l’évidence qu’il n’arrive pas à assurer le fonctionnement normal du pays… » croit Desrochesdans un texte de réflexion publié 24 heures après le déploiement dune nouvelle mission des Nations Unies en Haïti.

Les partisans du Pouvoir en place doivent se garder d’agresser les manifestants et la Police Nationale de  faire un usage disproportionné de la force, souligne Desroches proposant 2 options pour résoudre la crise.

Vendredi 18 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– L’Initiative de la Société Civile, est profondément préoccupée par l’allure que prend le combat  politique dans le pays aujourd’hui. En effet, avec cette forme de lutte que représentent le « pays lock » et les manifestations quotidiennes, planifiées ou spontanées, les activités économiques et sociales sont pratiquement paralysées, les hôpitaux ne disposent pas du personnel essentiel et des intrants indispensables pour porter secours  aux  malades, aux accidentés et répondre aux urgences.

En conséquence, de nombreux cas de mortalité sont enregistrés un peu partout à travers le territoire, faute de soins. Les écoles et les centres de formation supérieure et professionnelle sont  fermés. L’exode vers l’étranger de toutes les catégories sociales, des cadres et des compétences du pays s’accélère. Des entreprises tombent en faillite ou sont dans l’impossibilité de payer les salaires de leurs employés. Nombreux sont les pères et mères de famille qui ne peuvent plus apporter le pain quotidien au foyer. Ceux qui vivaient dans la précarité connaissent aujourd’hui l’indigence.

L’économie du pays, déjà mise à mal par la mauvaise gouvernance de nos dirigeants, s’effondre et aura besoin de plusieurs années pour se relever.

L’I.S.C. avait salué  ce qui paraissait comme  un mouvement de structuration au niveau des protagonistes et qui serait susceptible de faciliter une négociation politique en vue de mettre un terme à la crise. En effet, une branche de l’opposition, le Forum Patriotique de Papay, s’est dotée d’un Comité pour coordonner ses actions. 

L’Alternative consensuelle pour la Refondation du pays,  a installé une Commission de facilitation pour la passation du pouvoir. Le Chef de l’Etat avait créé une Commission de dialogue. Une partie importante de la société civile et du secteur prive ont mis en place une « Passerelle » en vue de la formation d’un Gouvernement de Sauvetage National. Il est souhaitable  que les principales formations politiques s’organisent aussi pour prendre une part active à ce processus en raison du rôle important qu’ils sont appelés à jouer dans les jours à venir.

Il est regrettable que les propos tenus par le Président de la République au cours de sa conférence de presse du Mardi 15 Octobre, aient démantelé la commission qu‘il avait lui-même créée. Cette prise de parole n’a pas favorisé  le lancement  de ce dialogue indispensable pour trouver une solution négociée à cette crise, qui a trop longtemps duré et qui cause d’énormes préjudices à la jeunesse, aux familles, à la population en général.

S’il est vrai que, détenteur d’un mandat obtenu dans le cadre d’un processus électoral constitutionnel,  le Président ne peut abandonner le gouvernail du pays de façon désordonnée, sans se soucier de la suite. Il doit toutefois  se rendre à l’évidence qu’il n’arrive pas à assurer le fonctionnement normal du pays, que ce soit sur le plan sécuritaire, financier ou politique et qu’ une négociation politique s’impose.

Deux options s’offrent à la nation. Soit des élections générales anticipées, dans le cadre d’une cohabitation avec un Premier Ministre choisi par les différentes tendances de l’opposition, en consultation avec le secteur des affaires et la société civile. Soit un départ du Président planifié et  ordonné. Le nouveau Gouvernement qui sortira de ce processus de dialogue devrait contribuer, durant son passage, à la relance de l’économie, à l’amélioration de la situation de la population et à une réorientation de la gouvernance du pays dans le sens de la justice sociale et  du développement inclusif.

L’Initiative invite les différentes parties à mettre le bien-être de la nation au-dessus des intérêts particuliers ou personnels, à faire preuve de modération, de sens du compromis, à préserver le processus démocratique et les institutions de la République. Surtout elle les exhorte  à éviter tout vide institutionnel, qui pourrait davantage  plonger le pays dans le chaos, l’anarchie, particulièrement à un moment où une forte tendance à la violence et à l’affrontement se manifeste et que des groupes lourdement armés prolifèrent à travers le pays.

Un mécanisme doit être trouvé pour enclencher les négociations, en fixer la séquence, l’agenda et les modalités en vue d’aboutir à une solution conforme aux exigences démocratiques du XXIème siècle. L’une des  tâches urgentes sera de s’entendre sur les moyens d’expression de la contestation.

L’opposition pourra certes continuer à disposer de l’arme de la manifestation pour faire valoir ses revendications. Toutefois, ceci devra se faire dans le respect des prescrits de la loi, sans violence, sans mettre en danger les vies humaines, sans compromettre l’éducation des enfants et l’avenir de notre économie. Les partisans du Pouvoir en place doivent se garder d’agresser les manifestants et la Police Nationale de  faire un usage disproportionné de la force.

La « Passerelle » qui représente des secteurs importants de la vie sociale et économique devra prendre en mains sérieusement ce dossier particulier de la protection des  libertés individuelles, afin de préserver ce qui reste de notre économie et de protéger les droits de tous les citoyens et particulièrement ceux des plus vulnérables dans notre société, les malades, les enfants et les économiquement faibles.

        Lionel RABEL                                                                 Rosny DESROCHES
Coordonnateur Général                                                        Directeur Exécutif