Pour que Normil Rameau donne un visage humain à la Police Nationale d’Haïti, J’accuse !

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By Rezo Nodwes -17 octobre 2019

Par : Vitalème ACCÈUS

Jeudi 17 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– La violence répressive qui s’est abattue sur les manifestants a très rapidement fait évoluer la perception de la police dans une partie de la population haïtienne. Depuis le début du mouvement de protestation contre Jovenel Moise, on a vu une explosion des violences policières. Face à la détermination des  manifestants, sur le Champs- de- Mars et dans les villes  de provinces, l’État montre les dents et sort son arsenal répressif. Dans de nombreuses villes, les manifestants sont systématiquement noyées sous les gaz lacrymogènes, les balles en caoutchouc et les tirs à balles réelles.

Dans un rapport publié par le RNDDH en date du 3 Octobre 2019, l’institution condamne les tirs à hauteur d’homme, les brutalités policières, l’utilisation abusive du gaz lacrymogène par les agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo) et de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (Udmo), notamment les 27 et 30 septembre 2019 et tous autres actes de répression enregistrés au cours de ces derniers jours. Pour la période allant du 16 au 30 septembre 2019, au moins dix-sept (17) personnes ont été tuées dont quinze (15) par balles, une (1) par asphyxie et une autre par accident : un véhicule a heurté une écolière qui se trouvait dans les parages d’une barricade érigée par des protestataires à Portail Guêpe à Saint-Marc.

La stratégie de maintien de l’ordre mise en place par le pouvoir est tout bonnement hallucinante. L’objectif semble de terroriser et de frapper fort  : vous êtes dans une manifestation après 5 h 30 PM dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, vous risquez de suffoquer, de perdre un côte ou de trouver une «pèdi pa chache », ou d’être ramassé par la Police Nationale d’Haiti et jeté en prison sans procès. Le nombre de mutilées par la police se porte à plus d’une centaine : certains sont sur les lits des hôpitaux, éborgnées ou touchées au visage ou au  dos suite à des tirs de la police Nationale d’Haiti, d’autres sont morts comme des chiens dans les rues.

La journaliste Matiado Vilmé de la Voix de l’Amérique, en effet a été victime de brutalité policière alors qu’elle couvrait une  manifestation le vendredi 4 octobre 2019  qui vise à pousser le chef de l’État à la démission et lancer un message à la communauté internationale pour qu’elle arrête de supporter le chef de l’Etat.

Encore, ce vendredi 17 Octobre, au Champ de Mars le journaliste Reynald Petit-Frère, passé à tabac par des agents de l’USGPN, alors qu’il était en plein exercice de sa fonction. Les policiers, lui ont arraché son téléphone et ils l’ont ensuite écrasé alors qu’il voulait avertir la direction de Signal FM de sa situation. Cette situation est répétée aux Cayes avec la bastonnade du  Journaliste Reporter de Zénith FM dans la troisième ville du pays.

En plus, le bilan des manifestations pour la commémoration de la mort de Jean Jacques Dessalines est très lourd et la Police Nationale d’Haiti est la première accusée dans les tueries aux champs- de-Mars et dans les rues de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

D’un autre côté, selon les informations une fillette de 14 ans a été violée, le samedi 12 octobre 2019, à l’intérieur du commissariat de police d’Anse-d’Hainault. L’auteur présumé de cet acte est un fonctionnaire civil de la police qui travaille comme ménager au sein du commissariat de la ville. Il aurait bénéficié de la complicité d’un agent de police en service qui était sur place.

La présence des forces de l’ordre devrait davantage rassurer les citoyens plutôt que de représenter une menace. Aujourd’hui, la Police Nationale d’Haiti doit s’engager désormais à mettre fin à ces pratiques afin de tendre vers un État de droit qui conduise à la paix, à la sécurité et au bien-être social de nos populations.

C’est pourquoi j’accuse! pour que le Directeur Général a.i de la Police Nationale d’Haïti Normil Rameau donne un visage humain à la Police Nationale d’Haiti.

Vitalème ACCÈUS
E-mail : acceus2009@gmail.com