By Rezo Nòdwès -18 septembre 2019
« Jovenel Moise a sacrifié son amitié et sa reconnaissance envers le Venezuela et Nicolas Maduro sur l’autel des ambitions de Donald Trump, dans l’espoir de sauver sa présidence« , analyse Haïti-Observateur, dans son édition du 18-25 septembre 2019.
New York, mercredi 18 septembre 2019 ((rezonodwes.com))–Depuis le vote contre Nicolas Maduro, voilà déjà plus d’un an, écrit Haïti-Observateur, dans un texte de réflexions intitulé « Jovenel Moïse : Mauvaises chances en série« , le président Moïse s’est vu tenir la dragée haute par Trump, qui est resté impassible au « beau geste » de celui-là contre son « très bon ami » Nicolas Maduro. Cela prouve qu’à bien considérer, le président américain n’estimait avoir aucune redevance à l’égard d’un Jovenel Moïse rejeté dans son pays, en butte à la colère de son peuple cherchant à l’éjecteur de la résidence officielle de la présidence.
C’était précisément de quoi il était question, analyse l’hebdomadaire haitien de New York. : Jovenel Moïse avait donné son vote contre son ami pour pouvoir bénéficier de la « tolérance » du président Donald Trump. Point barre.-
En effet, dans le cadre de la politique agressive de Washington vis-à-vis de Caracas, les Américains cherchaient à réunir une majorité de pays au sein de l’OEA pour mener à bien sa pression contre l’héritier d’Hugo Chavez. Aussi Bolton s’était-il lancé dans la conquête de nouvelles adhésions contre Maduro.
Contacté par le Département d’État, fait-on savoir, poursuit Haïti-Observateur, le chancelier haïtien, Bocchit Edmond, s’était empressé de faire le déplacement, car s’imaginant qu’il avait une bonne occasion de plaider la cause de son patron ayant grand
besoin de fonds pour résoudre la crise qui risquait d’emporter son gouvernement. Mais ça a vite tourné au vinaigre.
Sans même avoir le temps de faire la plaidoirie relative à une aide financière immédiate quelconque au gouvernement Moïse, dit-on encore, dans les milieux diplomatiques, à Washington, Edmond s’était vu présenter la «pilule amère » : La délégation haïtienne a une chance unique d’apporter sa contribution au renforcement de la démocratie dans l’hémisphère en votant en faveur de la résolution relative à l’expulsion du Venezuela de Maduro de l’OEA.
Bolton aurait précisé, opine Haïti-Observateur, que vu les dérives de Jovenel Moïse et
les accusations criminelles qui pèsent contre lui, en sus d’être confronté à la perspective de sa mise en accusation, le vote de la délégation haïtienne serait susceptible de favoriser son maintien en poste. Autrement, devait en outre expliquer M. Bolton, Washington ne pourra plus continuer à cautionner Jovenel Moïse. Bolton était simplement heureux de
trouver un vote de plus contre Maduro, en la personne d’Haïti.
Plus besoin du vote d’Haïti contre Maduro
Il semble que le départ de Bolton ait immédiatement apporté un changement à la politique américaine envers Maduro. Car on laisse croire que le dossier du Venezuela est totalement pris en charge par Elliot Abrams. Ancien sous-secrétaire d’État pour les Affaires latino américaine, il joue présentement le rôle d’« émissaire » du gouvernement Trump au Venezuela.
Dans le monde des diplomates, à Washington, on affirme qu’ Abrams se trouverait « en
pourparlers » avec Maduro, selon toute vraisemblance, à la recherche d’une issue à la crise entre Caracas et Washington. Dans de telles circonstances, des diplomates n’ont pas hésité à dire que le rôle d’Haïti dans la diplomatie américaine, à l’égard de Maduro, est « hors de sujet ».
Autrement dit, le vote d’Haïti n’est plus nécessaire pour Washington. Telle est la situation qui porte certains observateurs à dire que Washington « a lâché » Jovenel Moïse et qu’il serait maintenant « laissé tout seul« .