Publié le 2019-07-30 | Le Nouvelliste
Le chef de gang Arnel Joseph et quatre de ses comparses, dont une femme, sont aujourd’hui dans les mailles du filet de la police. La police judiciaire, entre autres infractions, en majorité des crimes de sang, leur reproche plusieurs kidnappings perpétrés à Port-au-Prince et à Léogâne. Les cas de sept victimes, dont deux femmes, ont été investigués par la cellule contre enlèvements de la DCPJ. Des preuves directes ont été collectées dans le cadre de ces enlèvements dont des victimes ont été libérées contre rançons, presque un demi million de dollars US, a appris le journal de source au courant du dossier.
A Village-de-Dieu et à Poste-Pierrot, 4e section communale de Marchand-Dessalines, dans ses fiefs, Arnel Joseph a séquestré ses victimes. Le chef de gang a eu une conversation téléphonique le 16 mars 2019 au soir, à 8 heures 27 du soir, via son numéro 3854 9524 avec un sénateur de l’Artibonite, a appris le journal de cette source. La police judiciaire, a appris le journal, « suggère aux autorités judiciaires » que le sénateur en question « soit auditionné afin de fournir des explications » sur ses « très bonnes relations » avec Arnel Joseph. « Il a parlé à deux reprises au chef de gang Arnel Joseph à partir du téléphone même de la victime (NDLR que le journal ne cite pas) qui est utilisé dans le cadre de négociations avec la famille », a appris le journal d’une source bien informée. Des conversations fréquentes entre Arnel Joseph et ce sénateur de l’Artibonite ont été relevées ces derniers mois.
Au parquet où le rapport de la police judiciaire a été reçu le 26 juillet 2019, c’est la prudence. L’audition est en cours. Le dossier est sensible. Des informations seront communiquées au moment opportun, a confié au journal une source au parquet de la capitale. Le sénateur jouit de l’immunité. Il peut être auditionné s’il le souhaite ou si l’assemblée des sénateurs décide de lever son immunité, a expliqué cette source au parquet.
D’autres sources interrogées ont indiqué que le chef de gang Arnel Joseph, qui se porte bien et qui n’a pas été amputé d’une jambe, contrairement à ce que prétend la rumeur, a été interrogé par des officiers du service antidrogue des États-Unis (DEA). Arnel Joseph sur les cas de banditisme, les enlèvements, les relations entre élus et bandits et le trafic de drogue est une mine d’informations potentiellement compromettantes pour plus d’un, a expliqué une autre source.
Roberson Alphonse Auteur