Symbole d’intégrité, de décence, d’honnêteté, d’humilité, d’éthique, de courage, de sacrifice, de justice, de paix et d’amour, les mamans sont le reflet de toutes les vertus divines. Elles sont ce que le cœur est au corps ; ce que l’essence est au transport. Elles portent, animent et transforment la vie. Des gestes, des propos, des honneurs et des hommages francs et sincères à l’égard de cet être exceptionnel doivent être tenus par des hommes et des femmes dignes qui respectent les valeurs prônées par cet être divin.
Lundi 27 mai 2019 ((rezonodwes.com))– Avec une barque de pistache, les mamans produisent des universitaires, des présidents, des ambassadeurs, des ministres, des entrepreneurs, des sommités intellectuelles, des multimillionnaires. Il suffit d’une barque de « surette », pour qu’elles puissent nourrir leurs familles, envoyer à l’école et à l’université, 3 enfants, 4 enfants, 5 enfants, …, assurer le bien-être et le bonheur de leurs progénitures, des générations présentes et futures. Avec un morceau de pain, un petit sachet de sucre, « yon ti glós lwil, 2 gòdèt diri, tout moun rive manje e bwè ji lan kay la ». Ce personnage extraordinaire fait des miracles, chaque jour. Des concessions en permanence, elles avalent leurs orgueils et leur esprit de vengeance ; elles acceptent, tout le temps, l’inacceptable en vue de protéger leurs mariages, leurs foyers, leurs familles et leurs enfants.
Elles défient l’instabilité, l’insécurité et le blackout quotidiens. A l’aube et au coucher du soleil, dans les ténèbres, sous les menaces des criminels, sous des balles assassines, elles traversent toutes les zones de Droit et de non Droit, Martissant, Gran Ravine, cité Lètenèl, Village de Dieu, Cité Soleil, Belair,…, pour se rendre à la Salline, à la Croix des Bossales, au marché Salomon, à la Grand-rue, sous les vestiges du séisme dévastateur, sur les galeries des maisons fissurées, dans les usines et les banques d’exploitation humaine, en ville et en province, pour aller affronter la vie « bossale » et déloyale qui s’y dessine avec des bandits, des prédateurs, des assassins, des voleurs et des violeurs qui les traumatisent et qui empoisonnent leur paix et leur sécurité, à tout instant. Elles se transforment en « Madan Sara », « en domi lan bwa », pour aller chercher la vie à des dizaines et des centaines de kilomètres, pendant des jours en chemins, pendant de nombreuses nuits sans sommeil, sur des canters, sur des camions, sur les sacs de charbons, sur les sacs de vivres, de fruits et de légumes. On se demande de combien de poumons et de cœurs, Dieu a-t-Il doté cet être extraordinaire.
Craie en main, pour apporter leurs précieuses contributions et leur valeur ajoutée inestimable dans l’éducation de nombreuses générations ; armes en main, pour nous protéger et nous servir ; elles sont les plus adroites, les plus intelligentes et les plus habiles dans l’usage des seringues, des piqûres et des tensiomètres, pour nous offrir la santé. Actives dans l’entreprenariat, propriétaires de petites et moyennes entreprises, administratrices et comptables dans les secteurs bancaires, travailleuses impénitentes dans l’agriculture, dans la sous-traitance, dans l’industrie, elles sont le poumon de l’économie.
Toujours présentes, à nos chevets, à l’écoute de nos frustrations, de nos déceptions et de nos échecs, elles nous témoignent une attention et un amour incommensurable. En fonction des situations et du contexte de leurs enfants, elles pleurent, elles souffrent, elles jubilent, elles consolent, elles réconfortent et elles encouragent, avec la plus grande franchise.
Principales porteuses des réalisations divines, nos mamans sont des merveilles. Elles bercent, elles tolèrent, elles corrigent, elles redressent et elles façonnent les caractères. Elles nous montrent les chemins de l’église, elles nous conduisent vers les sentiers de la justice, la culture de la paix, de la droiture, de l’honnêteté et de l’excellence. Elles nous rendent humains, elles nous rendent hommes, elles nous rendent femmes.
Prêtes à traverser la mer rouge, sans gilets de sauvetage, déterminées à braver tous les dangers, motivées à tout sacrifier et à se sacrifier, à faire des compromissions, à s’humilier, à s’oublier, à se battre, à se transformer en Ti Sentaniz, les premières à se réveiller, les dernières à se coucher, les mamans ont leurs empreintes dans tous les succès, toutes les réalisations et les merveilles du monde. Tout repose sur leurs précieux dos.
Pourtant, qu’avons-nous donné en retour face aux sacrifices consentis par nos mères ?
Les comportements cupides, arrogants et indécents se dressent de manière diamétralement opposés à l’idéal maternel, aux principes, aux valeurs et aux vertus inculqués, dès le plus jeune âge, aux enfants qui sont devenus des caméléons et des vampires économiques et politiques. Par les arrogances, les indécences, les cupidités permanentes affichées, ces personnages politiques déviés des principes divins de respects des vies et des biens, donnent des gifles aux mamans.
Quand vous apportez des bouquets de fleurs multicolores roses, blanc, rouges ; quand vous allumez des bougies et des chandelles pour les honorer un dernier dimanche de Mai, alors que vous les assassinez, vous les humiliez, vous les rejetez, vous les déshumanisez, vous êtes tout bonnement des pharisiens, aux tombes blanchies. Par vos actes avilissants, vos connivences avec des assassins et des bandits notoires, vos cupidités, vos dilapidations, vos mensonges polychromes et multiformes, vous humiliez cet être qui vous a enseignés tout le contraire. Vous anéantissez leurs œuvres, vous êtes devenus des disciples du diable, vous détruisez la paix, vous paralysez les forces vives qu’elles ont vivifiées, vous éteignez les flammes de paix, de joie, de générosité et de charité qu’elles ont allumées.
Vous êtes devenus des personnages honteux, vous salissez leurs noms, vous hypothéquez leurs patrimoines, vous détruisez leurs construits et leurs vécus. Vous êtes responsables de leurs frustrations, de leur migraine, de leurs ulcères, de leurs hypotensions, leurs hypertensions, leur cancer et leur vieillissement précoce. A force de tout vilipender, à force de violer les leçons et les préceptes qu’elles vous ont enseignés, à force de saper les bases qu’elles vous ont construites, vous accélérez leur rendez-vous avec l’au-delà. Vous êtes devenus des monstres et des catastrophes aux yeux de ces femmes, ces êtres célestes qui vous ont donné la vie et qui ont donné du sens à vos vies. Nos niveaux académiques, nos postes présidentiels, nos positions diplomatiques, nos honorables postes parlementaires, nos honorables positions économiques, politiques et sociales,…, nos succès, nos « chelbertures, nos « Tulututus », nous devons tout à nos infatigables mamans.
Regrettables de compter des mamans corrompues et déloyales dans les affaires du pays.
Cela fait des décennies que les implications, les inculpations, les mariages cupides, indécents et honteux des hommes politiques avec le banditisme, le vol, les dilapidations et les enrichissements illicites n’étonnent plus en Haïti. Il a fallu attendre jusqu’en 2010, suite au séisme dévastateur, pour voir s’ériger au pays une indécence, une arrogance et une cupidité sans précédent, qui se conjuguent définitivement dans tous les temps et par les deux sexes, avec autant de dédain et de mépris pour l’enfance, la jeunesse et la population. Au cours de la dernière décennie, des noms de femmes, des mamans à la direction du pays, au timon des affaires, courent les rues comme des corrompues notoires et des associées avec des bandits de grands chemins. Soutenus par des preuves irréfutables, des faits saillants et des statistiques économiques et financières bien corroborées par des entités officielles, les accusations et les auto-avilissements de fraudes et de scandales de corruption et de galvaudages orchestrés par des vampires politiques et indexant des femmes au sommet de l’Etat, pullulent au pays.
Des noms de femmes et de mamans résonnent dans le scandale Dermalogue, dans des actes de banditisme, des actes d’auto-trahison et des crimes de lèse-patrie. Installées au pouvoir, comment des femmes arrivent-elles à se détacher de la belle nature aimante et désintéressée qui les caractérisait ? Comment est-il possible que des êtres qui révoltaient contre la domesticité, l’exploitation et la violence, qui défendaient à cor et à cri les vertus de la dignité, le respect des vies et des biens et le respect des valeurs morales se laissent-elles accaparer par des désirs égoïstes et aveugles qui déshonorent le bon Dieu !
Celles qui enseignaient et inculquaient, à leurs enfants, de ne pas se laisser tenter par les convoitises, les envies et les ambitions aveugles, comment sont-elles arrivées à assassiner leurs consciences en s’impliquant jusqu’aux os et jusqu’au coup dans les corruptions, les indécences et les gabegies administratives graves !
Elles ont accédé à dans des positions de forces et des postes prestigieux ; elles sont détentrices des leviers sociaux et économiques, pourtant, elles ne lèvent plus le petit doigt pour les Ti-Sentaniz. Elles les observent chaque matin, chaque soir, à travers leurs vitres teintées et blindées. Pourtant, elles sont frappées par le mutisme, la surdité et la cécité officielles, face aux cris, aux états crasseux, aux situations déplorables des enfants des rues qui font toutes les acrobaties et les gymnastiques ignominieuses pour assurer leur survie. Ces enfants qui demandent des degoudens et des adokens pour assurer leur aleken, qui mangent dans les mêmes coins et les mêmes sources que les chiens, les cafards et les mouches auraient pu être des fils et des filles des députés, des sénateurs, des ministres, du président ou de la femme du président.
Mais où sont passés les cœurs de mamans des femmes politiques haïtiennes ? Ces cœurs de partage, d’amour, de générosité, de pitié, qui vous rendent femmes et qui vous rendent mères.
Y aurait-il une regrettable corrélation négative entre l’amour Agapē et le pouvoir. Pourtant, Michèle Obama a prouvé que ces deux concepts ne peuvent-ils pas marcher de pair.
Femmes d’Etat, mamans dans les contours et les entourages de la gouvernance du pays, réveillez-vous, détachez-vous de ces liens lucifériens pour retourner vos yeux vers la lumière, vers Dieu qui vous a dotées de toutes les grandes vertus et les valeurs de l’éthique. Haïti comptait sur vous ; Jeanjean Roosevelt faisait le juste plaidoyer de laisser le monde diriger par vos intelligences, vos facultés cognitives, votre générosité, votre décence, votre dignité, votre sens de responsabilité. En étant dans les rouages du pouvoir, montrez-vous dignes de vos nobles statuts de mères de famille. Faites honneur à Jeanjean, faites honneur à vos mamans en défendant l’égalité sociale, la justice et la probité en tirant les oreilles de vos maris indécents, arrogants et irresponsables pour les remettre sur les droits chemins, sur les sentiers de la justice, de la solidarité, du partage et de la bonne gouvernance.
Une tâche supplémentaire sollicitée des mamans afin de sauver notre Haïti
Par le cordon ombilical qui vous lie avec les hommes et les femmes politiques, malheureusement transformés en des animaux et des vampires politiques, vous avez toujours des emprises sur vos progénitures. Nous les avons déjà vus et entendus fondre en larmes, déboités, désarmés, démantibulés et désaxés parce que vous leur avez tirés les oreilles quand ils exécutent des missions aux enfers. Peu importe leurs positions, leurs prestiges et leurs honneurs, Dieu vous donne la main mise, le pouvoir et l’autorité sur ces êtres que vous avez accouchés dans la plus grande douleur et qui sont déviés et déroutés de vos enseignements salutaires. Sauf dans des cas très extrêmes où ils seraient transformés en de véritables disciples patentés de Lucifer, ils auraient ignoré vos lamentations, vos regrets et vos remords. On est certain que s’il leur reste un iota de conscience et de lucidité, vous pourriez encore les ramener à l’équilibre psychique. Par respect ou par crainte, ils vous fuient dans leurs actes odieux et ignobles. Ils ne peuvent pas vous regarder dans les yeux. Vous avez alors une mission supplémentaire, une noble responsabilité envers votre pays, envers votre patrie, qui vous interpelle. Cette lourde responsabilité consiste à de vous engager à faire revenir en équilibre ces filles et ces fils, transformés en des animaux et des caméléons politiques, égarées, troublées, perdus, désorientés et animés par les malins désirs et les ambitions aveugles de s’enrichir de manière déloyale et ignoble. Vos mots, vos rappels, vos conseils et vos colères sauront les désarmer de leurs actions malhonnêtes, injustes, indignes et cupides.
Un mois de fleur, un mois de fête dans un contexte de psychose de peur
Forces, amour, courage, pardon, discipline, engagement, patience, les mamans sont les expressions personnifiées des vertus divines. Elles donnent de l’espoir quand tout parait noir ; elles sont la lumière des hommes, des enfants, de la nation. La maison est dénuée de sens, dépourvue de nourriture, de lumière et de vie quand maman est absente. Elles ont les yeux sur tous les compartiments, tous les contours et les secteurs qui mènent au succès. Elles sont responsables des leçons des enfants, de la garde-robe du mari et de la nourriture ; elles planifient tout, elles arrangent tout. Elles sont la base et le toit de la maison. Elles sont les artisans et les vecteurs de la réussite des hommes d’affaires, des personnages politiques, des étudiants, des personnalités remarquables de la science, de la littérature et de la culture. Ce 26 mai marque leur fête ; nous saluons leur courage, leur sacrifice, le cachet divin que les caractérise. Mais, nous ne pouvons allumer des chandelles en leur honneur dans des éclats de rires, nous ne pouvons partager avec elles nos bouquets de fleur et notre amour en toute fierté, en toute quiétude et en toute liberté, car le contexte est délétère.
Mères, dans le contexte actuel des choses, avec notre pays désorganisé, abandonné, déboité, désarticulé, sans capitaine, sans vision, sans leadership, nous ne pouvons véritablement vous honorer en beauté, dans la gaité et la sérénité. Le contexte de crasse, d’insécurité, d’insalubrité, de graves injustices économiques et sociales n’est pas à la fête. Nous n’avons pas vraiment le cœur en fête quand nous savons qu’au moment des chants, des poèmes et des cadeaux en l’honneur des mamans, Tije, Gwoje, Nenkankan, Ti Kenkenn, et Arnel peuvent débarquer et tout foutre en l’air, tout saboter. Nous savons que les situations de Ti-Joel, Tipye et Ti-Sentaniz qui dorment à la belle étoile, dans les rues et qui mangent dans les fatras vous touchent jusqu’aux entrailles. Car, ces enfants ont aussi des mamans, exposées aux risques du soleil, de la pluie, de l’insécurité, à la recherche du minimum vital, à qui ils ne sont en mesure d’offrir aucune fleur, aucune surette pour leur témoigner leur amour et leur gratitude. Dans pareils contextes, nous ne pouvons fêter à cœur joie et en toute quiétude.
Un changement de décor s’impose. Ce cadre insalubre, malsain et macabre de viols répétés sur nos jeunes filles ne facilite pas la fête. Ce banditisme officiel, ces assassinats des valeurs, ces crimes financiers, ces pertes massives de nos cerveaux et de nos capitaux hypothèquent les joies maternelles. L’assassinat des professeurs, des policiers et des jeunes, l’insécurité, la psychose de peur, l’indécence et le climat de méfiance qui y règnent, invitent plutôt à la réflexion, à la méditation profonde pour sortir ensemble des stratégies de sortie de crise. Cette grave irresponsabilité des hommes et des femmes d’Etat, ces comédies politiques des acteurs du Bicentenaire, ces gabegies et ces dilapidations au masculin et au féminin minent l’esprit de solidarité et de partage et donc détruisent tout climat de contentement et de commémoration.
Réfléchissons, travaillons et prions pour qu’Haïti débarrasse et se libère de ces chaînes physiques et mentales, et de ces attitudes provocatrices, malveillantes et révoltantes pour que nous commencions par avoir de belles fêtes des mères des mai 2020.
Carly Dollin
carlydollin@gmail.com