par Francklyn B. Geffrard
Dimanche 5 Mai 2019 ((rezonodwes.com))– -Les ennemis d’Haïti sont nombreux et ils sont partout. Ils ont posé leur tentacules dans presque tous les secteurs du pays. Ils sont particulièrement dangereux et prêts à tout parce qu’ils savent qu’ils sont connus et leurs œuvres aussi. Ils savent que leurs œuvres n’inspirent que réprobation et colère. Ils savent que leurs œuvres sont ignobles et abominables suffisamment pour faire peur aux citoyens honnêtes-ceux qui constituent la couche saine de la population et qui n’entendent pas céder. Mais ils savent surtout que la fin de leur règne est proche et que leurs victimes vont se rebeller et leur demander des comptes.
Ce sont des lâches, des criminels sans scrupule qui volent, pillent et dilapident les fonds publics. Ils tuent et/ou ordonnent de tuer qui ils veulent quand ils le décident, impunément. Ils ont peur que leurs crimes (crimes de sang et financiers) ne les suivent et qu’ils aient à répondre de leurs actes devant un tribunal compétent. Pour surmonter leur propre peur, ces ennemis de la patrie essaient de faire peur aux gens honnêtes. Ils n’hésitent pas à tuer en plein jour. Pour s’assurer que la peur soit totale et s’empare des citoyens civilisés, ils agitent toutes sortes de menaces contre la population. Ils activent ou réactivent certaines structures réputées criminelles. Mais la peur doit, désormais, changer de camp. La peur doit s’installer dans leur camp. Ils doivent se sentir traqués et leur sommeil dérangé en permanence. Ils doivent s’inquiéter même de leurs propres ombres.
Ils ont de l’argent-l’argent sale, bien sûr. Ils ont des gangs armés et contrôlent des sphères importantes des pouvoirs politique, judiciaire et législatif. Ils bénéficient de toutes sortes de support, de privilèges et de protection. Ils ont des complices, des alliés et des collabos à tous les niveaux de la société, même au sein de l’Eglise. Ce sont, en fait, des ennemis des intérêts d’Haïti et du peuple haïtien, principale victime de leurs forfaitures.
Les institutions chargées de défendre et de protéger les intérêts d’Haïti et les Haïtiens ont failli à leurs missions. Elles cessent d’être des institutions républicaines et régaliennes pour se mettre au service de petits clans mafieux. Les citoyens sont livrés à eux-mêmes, sans défense ni protection. C’est pourquoi, face à l’échec des institutions vassalisées et l’effondrement de l’Etat, les citoyens doivent prendre le relais. Ils doivent se prendre en charge. Personne ne peut défendre nos intérêts mieux que nous-mêmes.
Sans la neutralisation de ces malfrats, il est extrêmement difficile de mettre Haïti sur les rails du progrès social et du développement économique durable. Il faut à tout prix mettre les ennemis d’Haïti hors d’état de nuire. C’est impératif et c’est le devoir qu’a chaque citoyen qui refuse de se faire complice des forces du mal qui ont mis Haïti à genoux. Ils ont tout fait pour réduire le vaillant et résident peuple haïtien à sa plus simple expression. Ils l’ont affamés, appauvris, tenus dans l’ignorance, l’ont privé l’accès aux soins de santé de base, au travail, du droit au travail, au logement, à la sécurité et à la justice.
Aujourd’hui, les ennemis d’Haïti et du peuple haïtien sont bien connus. Ils se sont dévoilés eux-mêmes. Ils se sont identifiés par leur comportement, leur mépris et leur arrogance.
Les ennemis d’Haïti ce sont ceux qui l’appauvrissent, les corrompus, les corrupteurs et ceux qui les soutiennent et les protègent. Ce sont aussi et surtout les courtiers qui travaillent pour eux au niveau de l’exécutif, du législatif et du judiciaire. Cette situation est plus qu’inacceptable. Elle est à la fois insupportable et intolérable. Elle doit être renversée. Tout simplement. Si nous n’acceptons pas notre condition d’appauvrissement à outrance, qu’attendons-nous pour nous rebeller? C’est maintenant où jamais. C’est une question de vie ou de mort. Nous avons droit de nous défendre contre nos ennemis déclarés. Il est légitime de se défendre.
Il n’y a donc plus rien à craindre. Tout ce qu’il faut craindre c’est la passivité et l’acceptation de l’inacceptable. Ce qu’il faut craindre aussi, c’est le prix de l’inaction qui risque d’être plus élevé que celui de l’action. Si vous n’avez rien à perdre que votre vie, pourquoi accepter l’inacceptable pendant qu’ils ont tout fait pour vous priver de votre droit à la vie, pour vous rendre plus misérable? Combien de temps encore pourra-t-on tolérer cette misère à laquelle les ennemis d’Haïti nous ont assujettis? Ne nous rendons pas coupables et complices de leurs crimes en gardant une attitude de spectateurs impassibles et les laisser faire. C’est le moment d’agir.
Il est donc temps de passer de la résistance passive et silencieuse à la résistance active tout en construisant une alternative viable qui garantira un meilleur avenir pour chaque haïtien et chaque haïtienne. Cessons d’être aussi dociles que nous sommes. Ce n’est pas en nous comportant comme des brebis qu’ils auront pitié de nous. Au contraire, les bergers se rangent du côté des prédateurs pour mieux dévorer les brebis. N’avons-nous pas assez de la souffrance que les ennemis d’Haïti nous imposent? N’avons-nous pas assez du cortège de cadavres d’honnêtes citoyens froidement assassinés en plein jour qui défilent sous nos yeux? N’avons-nous pas assez de la misère et de la crasse?
La terre d’Haïti est capable de nourrir tous les Haïtiens malgré les difficultés auxquelles le pays est confronté. Haïti n’est pas aussi pauvre que l’on prétend. Elle est souvent dirigée par des pauvres d’esprit. Et ces pauvres d’esprit représentent le plus grand obstacle au progrès et au développement du pays. Des sous-développés ne peuvent pas développer un pays. Cela ne s’est jamais produit dans l’histoire d’aucun pays. Haïti ne peut pas en être l’exception. Il ne faut jamais confier la direction d’un pays à des minables au comportement exécrable et grabataire. C’est pourquoi, il faut absolument faire la rupture avec la bêtise, l’indécence, l’absurdité et surtout la médiocrité!
Vivre dans l’extrême opulence à partir de biens mal acquis pendant que la majorité crève de faim et que le chien de ce type de riche est mieux nourri et mieux traité qu’un pauvre honnête, n’est pas un signe progrès social. Au contraire, ceci est un signe de malaise profond. Un signe d’une fracture sociale qui risque de déranger dans leur confort, ceux qui entretiennent ce système d’exclusion. Aujourd’hui, ce qu’il faut craindre, en vérité, ce n’est pas l’inclusion des pauvres, mais leur exclusion permanente. Sans cette inclusion, il sera difficile de garantir pendant longtemps la cohabitation pacifique entre ceux qui s’enrichissent de la misère du peuple et les infortunés qu’on a privé de tout.
Fuir Haïti pour la faim, la misère et le désespoir fabriqués par les ennemis du pays n’est pas une option. Il faut se battre pour que ça change. Et la solution aux problèmes d’Haiti doit être trouvée en Haïti par les Haïtiens eux-mêmes. Haïti est une terre d’opportunité. Elle doit inévitablement émerger et non immerger. Cela dépend du niveau d’engagement et la part de responsabilité que chacun de nous est prêt à assumer vis-à-vis de notre patrie. Il est légitime de se rebeller contre tout ce qui nous empêche de progresser, de développer notre pays. Haïti appartient à chaque Haïtien et à tous les Haïtiens. Tous les Haïtiens ont les mêmes droits et doivent pouvoir vivre dignement et humainement. Ils doivent jouir des mêmes protections de la loi. Il est inacceptable que des Haïtiens soient traités comme des citoyens de seconde zone dans leur propre pays. Après tout, Haïti ne peut exister sans les Haïtiens.
Francklyn B Geffrard
Journaliste indépendant