LOOP NEWS : 30 APRIL 2019
Le Sénateur Youri Latortue.
Le sénateur Youri Latortue exhorte le Directeur Général de la PNH à adopter des mesures pouvant contribuer à contrecarrer l’action des bandits et freiner le phenomène de la criminalité qui sévit en Haiti ces derniers jours. Etablir des barrages filtrants de police dans toutes les zones instables, faire l’inventaire de toutes les armes achetées par l’Etat haïtien, identifier, révoquer et procéder à l’arrestation des policiers impliqués dans les activités de gangs… sont quelques-unes de ses propositions au chef de la police.
Ce sont au total 12 mesures qu’il soumet à l’appréciation de l’institution policière. La liste est subdivisée en trois grandes catégories. L’objectif, selon le sénateur Latortue, est de réduire la criminalité et protéger la population.
Des mesures administratives et logistiques à adopter
Dans la toute première catégorie de mesures qui est purement administrative et logistique, l’élu de l’Artibonite exhorte le Directeur Général de la PNH à “redefinir la carte opérationnelle de la police pour identifier toutes les zones à haut risques, en vue d’assurer un meilleur déploiement des unites specialisées.
Augmenter l’effectif disponible en réduisant de 50% le personnel de police détaché au service personnel des autorités étatiques. Mais aussi et surtout, identifier, révoquer et procéder à l’arrestation des policiers impliqués dans les activités de gangs.”
Dans cette catégorie, le parlementaire met l’accent sur le paiement sans retard et en priorité des obligations dues aux policiers, et l’exécution de tous les bénéfices qui leur ont été promis.
Les opérations et le renseignement
La deuxième catégorie est d’ordre opérationnel, mais concerne également le renseignement. A ce niveau, Youri Latortue s’intéresse particulièrement à la coordination et l’exécution des opérations, ainsi que les stratégies de renseignement de la police, souvent défaillantes.
“Il faut assurer que les opérations soient coordonnées, programmées et exécutées sous la gestion professionnelle exclusive du commandement de la PNH et mettre sur pied une brigade de renseignement criminal”, écrit le parlementaire dans son document. L’ancien officier des forces armées d’Haiti suggère aussi à Michel-Ange Gédéon d’établir des “barrages filtrants” de police dans toutes les zones instables afin d’empêcher les attaques meurtrières sporadiques comme celles de Carrefour-feuilles.
Dans sa liste de suggestions, le Coordonnateur National du parti “Ayiti An Aksyon” invite le DG de la PNH à soumettre tout véhicule, au besoin, sans exception pour les plaques officielles, étatiques, à des fouilles opérationnelles en respectant les prescrits professionnels en la matière.
“Des patrouilles doivent être également effectuées de jour comme de nuit au niveau des grands axes routiers, et les services de la police judiciaire doivent être étendus aux ports et aux aéroports, pour contrôler les entrées et sorties des armes et munitions.
Le contrôle des armes en circulation
La circulation des armes à feu sur le territoire national est le point abordé par Youri Latortue dans la troisième et dernière catégorie de mesures. Le parlementaire souhaite d’abord qu’un délai soit octroyé à tout détenteur d’armes à feu pour la déclarer, ensuite, un inventaire de toutes les armes achetées par l’Etat haitien, afin de localiser les armes manquantes.
Selon lui, le commandant en chef de la PNH doit obliger les responsables des institutions étatiques, sans exception, à déclarer toutes les armes en leur service ou au service des autorités y travaillant, dans un délai de 15 jours. “Autrement, les armes seront toutes saisies par la police”, propose Youri Latortue. “Contrôler la circulation d’armes à feu, un élément crucial”, a dit l’ancien président du Sénat de la République, qui croit qu’aucune institution étatique ne doit être exempte de ces mesures, y compris le parlement.
Parallèlement, le sénateur de l’opposition exhorte Michel-Ange Gédéon à renforcer les rapports de proximité avec ce qu’il appelle “les leaders moraux” des différentes communautés, et utiliser les maisons saisies par l’Etat pour offrir un service de protection aux informateurs de police lorsqu’ils se sentient menacés.
Notons que ces 12 mesures soumises à l’attention du Directeur Général de la police nationale, ont été également envoyées aux présidents du Sénat et de la Chambre des députés, à chaque sénateur en particulier.
Luckson Saint-Vil