Crise Haïtienne aiguë : Maladresse du président à la nation !

Crise Haïtienne aiguë : Maladresse du président à la nation ! post thumbnail image

16 février 2019

par Carly Dollin

Petrophobie, ochlophobie, thanathophobie, agoraphobieanthropophobieclaustrophobieaviophobieglossophobie, hypégiaphobie, scopophobiephonophobie, photophobie,  pyromanie, mégalomanie, blancomanie, tous les syndromes chaotiques de l’échec désastreux déambulaient et se déclamaient dans ce mauvais coup tenu en 7 minutes ce 14 février sur les décombres de notre Maison Blanche par un chef d’Etat impuissant, irresponsable, médiocre, pathétique, asthénique et incapable de se mettre à la hauteur et à la dimension des missions qui lui sont confiées.

Samedi 16 février 2019 ((rezonodwes.com))– Personne, ni d’ici, ni d’ailleurs, n’arrivait à décoder ni les lettres ni les chiffres secrets derrière la posture inexistante, méprisante et passive du premier mandataire de la nation qui a gardé un mutisme sépulcral et un silence de cimetière pendant huit jours, alors que le pays se réveille quotidiennement dans une obscurité imminente et sombrait dans le feu et dans le sang rougeâtres depuis le 7 février 2019.

Devant leurs petits écrans ou à côté de leurs petits appareils radiophoniques alimentés par Ti Solèy ou Ekotek pour être ankylosée par les lèvres de leur preyidan, la population mille fois bafouée ne pouvait certainement pas s’attendre à auditionner, sans biais, une prestation imbibée de promesses de gâteaux ou de chocolats, car elle sait définitivement de quel bois est chauffé le régime actuel. Mais, titanique a été la surprise Valentine lorsqu’en cette date du 14 février, le locataire du palais national a rempli de plomb et de béton tous les espaces du bateau haïtien, déjà sans gouvernail, pour accélérer le processus de l’écroulement et de l’effondrement collectif.

Dans ce pitoyable discours, le pyromane du palais national a mis de l’huile sur le feu, et a passé des allumettes dans les pneus pour accentuer la haine, la peur, la colère, la fureur et l’instabilité pour amplifier la crise en déclarant amèrement dans sa maladresse de 7 minutes à la nation que cette révolte contre les sacrilèges, la corruption, l’arrogance et les mensonges présidentiels multicolores et multiformes est l’œuvre de bandits, de manipulateurs et de dealers de cocaïnes recherchés activement par les forces de l’ordre. Juste un prétexte ; car le pays, la population, le pouvoir, l’international, ils sont tous unanimes à reconnaitre et à comprendre le bien-fondé des frustrations populaires exprimées dans le cahier de charge du Petrochallenge.

Même avec le raisonnement erroné d’un lock généralisé causé par des bandits et des dealers de cocaïne, la présidence devrait, sans aucune forme de procès, plier bagage pour cause de faiblesse et de faillite à ses responsabilités. Car, dans de telles conditions, la cité serait alors réduite à un système en péril et à une entité chaotique ingouvernable, au sens propre du terme.

Le président a fait état d’un système failli, dont il est pourtant le capitaine. Ce discours s’inscrit comme un aveu et une prise de conscience d’un régime impuissant, incompétent et incapable de faire fonctionner les institutions régaliennes. Le président aurait-il oublié qu’il est le garant de la bonne marche des institutions ?

Un discours entretenu par le complexe du cafard

Le régime sait pertinemment que ses funérailles ont été chantées, depuis sept mois déjà. Les discours, les actions et les bluffs continus de l’après 6-7 juillet participent tout simplement d’actions et d’œuvres posthumes qui n’arrivent pas à ressusciter ce cadavre indubitablement en putréfaction. Les chocs provoqués par les frustrations et les mécontentements acerbes du 6-7 juillet ne visaient pas que le simple fusible de la primature. C’était un prétexte, un amateurisme ou une méprise additionnelle des myopes et des incompétents qui gouvernent cette nation. Les revendications PetroChallenges ont été, on ne peut plus claires, la prise en charge convenable des responsabilités, sinon la démission pure et simple du président. Evidemment, les discours présidentiels post quart de final Brésil-Belgique, post-anniversaire de Dessalines et post-Vertières, empreints d’une versatilité et d’une sinusoïdalité sans précédent, traduisait déjà la fin ultime et le décès infanto-juvénile de ce régime politique kwashiorkor.

Comme pour se rappeler les déversements irrévérencieux – portés par l’une des têtes calées les plus actives, un DG, un porte-parole très verbeux et très influent de cette équipe sur la classe politique et intellectuelle du pays – la présidence a enfilé la chemise kamikaze de l’auto destruction et d’un séisme sanguinaire de la nation en jouant donc la carte du « complexe du cafard ».

C’est la loi de la jungle ; périssent les faibles, les affamés, les abandonnés, pourvu que cette plateforme politique présidentielle aux 4 lettres, soit sauvée du feu de la colère populaire ! Pourtant, c’est un « échec et mat » évident pour cette génération politique immature, spontanée, âgée seulement de neuf ans et dirigée par des amateurs, des flagorneurs, des insolents, des myopes et des sans vergogne insolites. Trop de gabegie administrative, trop de corruption et de malversation, d’indécence, d’arrogance et d’ignorance, il n’y a définitivement pas moyen de sauver le soldat Ryan voire toute son équipe, même avec un arbitrage maison, ou avec le support de l’international qui semblait être conditionné par un vote honteux contre des frères, des amis, des voisins qui nous aiment tant et qui ne tarissent jamais d’éloges à nos endroits comme une nation historique et exceptionnelle.

L’attitude présidentielle défaitiste et honteuse à l’ occasion de la St Valentin, exprime une fois de plus la peur bleue et la thanatophobie de ces animaux et de ces vampires politiques qui ne peuvent respirer que sous l’oxygène de l’immunité que leur confèrent leurs postes honorifiques. Les expressions des révoltes liturgiques de cette population pour couper court avec l’arrogance, l’incompétence, la gabegie administrative, les collusions déloyales et la cupidité ont atteint un point de non-retour.

La solution de sagesse, pour témoigner un certain intérêt pour la survie des institutions du pays, des enfants, des jeunes, des parents, des malades, des étudiants et de la population désespérée et au désarroi, serait de planifier un relais politique sans heurt et sans casse dans le dialogue, la sérénité et surtout en identifiant des hommes et des femmes dans le pool des dix départements du pays et dans la diaspora, aux postures politiques et économiques irréprochables, compétents, dignes et intègres pour redorer le blason de la nation.

Carly Dollin
carlydollin@gmail.com